Depuis l'arrivée de la #Covid19, avec la vitamine C, la vitamine D est propulsée au rang de star des #vitamines. Grâce aux campagnes publicitaires, le grand public savait déjà que la vitamine D nous aidait à fixer le calcium sur les os. Heureusement, la science a permis d'en apprendre davantage sur cette vitamine (qui n'en est pas une!) et qui nous réserve encore bien des mystères notamment sur le plan immunitaire et sa probable activité "anti-Covid". Ce qui est certain, c'est que la vitamine D intervient dans bon nombre de processus essentiels pour la #santé, comme par exemple :
Qu'est-ce que la vitamine D ?
Cela pourrait surprendre, mais la "vitamine D" n'est pas une vitamine en tant que telle, mais une pro-hormone. En effet, la médecine définit une vitamine comme étant une substance indispensable à la vie et non produite par l'organisme, comme la vitamine C par exemple. Or, nous sommes capables de produire de la vitamine D (vitamine D3 ou #cholécalciférol) dans l'épiderme sous l'action d'un certain type d'UV : les UV-b.
En parallèle, une forme végétale de vitamine D existe, la "vitamine D2", encore appelée #ergocalciférol.
Ainsi, la vitamine D a une double origine : endogène, via la peau, et exogène via l'alimentation. Sa teneur est couramment exprimée en UI (Unités Internationales) plutôt qu'en microgramme (μg) en sachant que 1 UI = 0,025 μg.
"Quelle alimentation privilégier ?"
On retrouve la vitamine D2 dans les champignons comme les bolets ou encore certaines levures. La principale source de vitamine D, la vitamine D3, est d'origine animale avec les poissons gras (le saumon, la morue, etc.), les abats (foie, etc.), le jaune d'œuf ou encore les fromages. Néanmoins, même avec un régime alimentaire équilibré, l'apport quotidien en vitamine D via la nourriture est insuffisant. En effet, en dehors de toute supplémentation, moins de 10 à 20 % de la vitamine D provient de l'alimentation et la majeure partie provient de la synthèse cutanée.
"Comment est-elle synthétisée ?"
La vitamine D provient à plus de 80 % de la biosynthèse cutanée sous l'effet du rayonnement UV-b solaire. Une faible quantité d'ergostérol (un précurseur du cholestérol) subit une photolyse lorsqu'il est exposé aux rayons UV-b. Cela se produit dans une région profonde de l'épiderme qui le transforme en provitamine D3 très instable. Cette dernière va ensuite se réarranger chimiquement en quelques heures donnant naissance à la vitamine D3.
"Si je m'expose longtemps au soleil, est-ce que je risque d'avoir un excès de vitamine D ?"
Non. Au-delà d'un certain seuil d'exposition, la provitamine D3 et la vitamine D3 synthétisées peuvent être transformées en composés inactifs. De plus, cette réaction de synthèse est réversible : la vitamine D3 fraîchement formée peut soit aller dans le sang, soit revenir à son état antérieur, soit générer encore d'autres molécules inactives. Ainsi, le processus de synthèse se régule et peut "s'activer" ou "se désactiver" selon la quantité d'UV-b reçue.
"Quels facteurs influent sur la synthèse de vitamine D ?"
Outre l'exposition au soleil, des facteurs intrinsèques peuvent conditionner la production de vitamine D comme le poids, la pigmentation cutanée ou l'âge. Tout d'abord, la capacité à produire de la vitamine D3 diminue avec l'âge jusqu'à être divisée par quatre chez une personne de 70 ans par rapport à un sujet de 20 ans. Ce phénomène s'explique notamment par une nette diminution de l'épaisseur de la #peau chez les sujets âgés.
Poids, couleur de peau & vitamine D.
Le pigment de la peau, la #mélanine, agit tel un filtre contre les rayons UV. Elle constitue une excellente protection solaire naturelle, mais, en contre-partie, la mélanine réduit la synthèse de la provitamine D3. Ainsi, on retrouve davantage de carence en vitamine D chez les sujets de peau noire qui ont un besoin d'exposition 3 à 5 fois plus important qu'un sujet à peau claire pour obtenir des concentrations similaires en vitamine D. Mais encore, la concentration sanguine en vitamine D est inversement proportionnelle à l'#IMC (Indice de Masse Corporelle). Plus l'IMC augmente, plus la production de vitamine D diminue, car l'excès de graisse perturbe la biosynthèse au niveau de l'épiderme et tend à réduire l'absorption intestinale de vitamine D2.
"Dois-je m'exposer longtemps au soleil ?"
Non. Bien que la synthèse cutanée de vitamine D augmente avec la durée de l'exposition solaire, il n'est pas nécessaire de s'exposer durant des heures. Chez un individu à peau claire, en été, une exposition du corps entier de 10 à 15 minutes suffit à produire jusqu'à 25 000 UI de vitamine D. Globalement, il est admis qu'une exposition des bras et des jambes, durant 10 à 15 minutes par jour, suffit tout au long de l'année sauf en hiver, quand le soleil peine à se montrer, et où une supplémentation s'impose...
"Pour continuer à synthétiser de la vitamine D en hiver, puis-je compenser le manque de soleil par des séances d'UV en cabine ?"
Malheureusement non. Ce sont les UV-b qui participent à la synthèse de vitamine D dans l'épiderme. Or, les néons des cabines de bronzage diffusent en majorité des UV-a. Ainsi, si les cabines à UV permettent de bronzer, elles ne nous aident pas à synthétiser de la vitamine D.
Et notre squelette ?
Nous l'avons vu plus haut, la vitamine D se comporte comme une hormone en faisant grimper les taux de calcium et de #phosphore dans le sang. Elle agit ainsi au niveau de quatre organes : nos intestins, nos reins, nos glandes parathyroïdes et nos os. D'ailleurs, nos os ne sont pas du "ciment figé" mais un véritable tissu qui se remodèle tout au long de la vie. Et l'effet principal de la vitamine D est la mobilisation du calcium osseux en diminuant la perte osseuse et en favorisant la reminéralisation, à tout âge de la vie, d'où l'importance d'une supplémentation vitaminique en cas de carence.
Quelle supplémentation choisir ?
La vitamine D existe sous forme de suppléments médicamenteux ou de compléments alimentaires. D'ailleurs ces derniers sont fondamentalement différents des médicaments, car ils ne sont pas soumis aux mêmes règles d’autorisation de mise sur le marché appelées AMM. Ainsi, les compléments alimentaires ne peuvent en aucun cas prétendre prévenir, traiter ou guérir des maladies. Bien que leur fabrication soit contrôlée, ni leur efficacité ni leur toxicité ne sont certifiées. Différentes spécialités existent sur le marché et contiennent, à dosages variés, soit de la vitamine D2 soit de la vitamine D3. Cibler ses carences et s'orienter vers un dosage approprié ne s'improvisent pas, mais se discutent avec l'aide de votre médecin et de votre pharmacien qui sauront vous renseigner.
Nb : remboursables, certaines spécialités médicamenteuses à fort dosage, comme l'Uvedose© par exemple, requièrent une ordonnance.
Ampoule mensuelle ou dose quotidienne ?
La littérature médicale est unanime pour privilégier la prise quotidienne de vitamine D à une prise élevée intermittente car l'apport est davantage physiologique. D'ailleurs, le célèbre Institute of Medicine aux États-Unis recommande un dosage différent selon l'âge :
- 400 UI/jour durant la première année de vie,
- 600 UI/jour entre 1 et 70 ans.
Vitamine D et immunité.
Le rôle de la vitamine D sur le système immunitaire est aussi vaste que complexe. Elle tend à améliorer notre défense contre différents agents pathogènes auxquels est exposé l’organisme via une stimulation de l’immunité innée. En parallèle, la vitamine D pourrait réguler l’inflammation lors d’épisodes infectieux comme celui de la Covid-19 par exemple, ce qui en limiterait les effets délétères. Enfin, elle aurait un effet protecteur vis-à-vis de différentes manifestations topiques comme la rhinite allergique ou l'asthme.
"La vitamine D est-elle vraiment utile en cas de Covid ?"
Oui, chez les personnes âgées de moins de 60 ans, et dès la confirmation du diagnostic de Covid-19, l'Académie Nationale de Médecine recommande une supplémentation en vitamine D de l'ordre de 800 à 1000 UI par jour.
Par Dr Thomas K. – Tous droits réservés – Entreprise Thomas K. Edition ©
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